Dans quelques temps, cela fera cinq ans que je suis en poste, en tant que « responsable webmarketing » , c’est en tout cas l’intitulé de mon poste. Je me souviens de mes premiers jours, et surtout des sites que j’ai trouvé en arrivant. Je ne remettrai pas en cause le design, mes compétences en la matière étant reconnues internationalement comme mauvaises, mais l’optimisation pour le SEO.
Un site e-commerce chez le spécialiste du SEO
Mon embauche était une création de poste, avec tout à faire, tout à découvrir. La principale mission était de faire décoller le chiffre d’affaires du site e-commerce, mal positionné depuis sa création deux années auparavant. Pourtant, mon entreprise était en contrat avec une agence, dont je tairai le nom car elle existe encore, et cette dernière avait en charge le référencement du fameux site e-commerce. Leur métier était clair, net et précis : Spécialiste en SEO !
A leur décharge, ils n’avaient pas créé le site à la base. Voilà l’élément positif avant de parler du reste…
Optimisation, ou es – tu ?
Pour auditer le site, je n’ai pas eu besoin de logiciel particulier.
Home Page
- Le Title de la home page était tout simplement l’ URL du site.
- Il y avait une balise Alt de remplie, sur le logo. Et cette dernière indiquait « logo ».
Cela devait largement suffire car il n’y avait rien d’autre à se mettre sous la dent.
Les fiches produits
- Le Title de chaque page « fiche produit » était dans la même lignée, avec « Produit + l’URL du site », à savoir toutes les mêmes sur chaque page.
- Chaque page contenait une image avec une balise alt. Cette balise Alt était toujours la même… attaché vous bien, « image produit ».
On a ici au moins le mérite de la cohérence non ?
Il était même impossible d’ajouter du texte sur les fiches de produits, pour une sorte de description longue. Et pire, la description courte était limité à moins de 200 caractères.
Et ça continue…
- Évidemment, il n’y avait aucun h1, h2, h3.
- Les URL étaient toutes issues du cerveau de Franck Ribery, car le procédé d’’URL rewriting n’avait pas été pensé au lancement du site.
- Pour couronner le tout, le site n’était pas très sécurisé, les mots de passe n’étant pas cryptés.
On a un réseau de liens magiques
A la suite de ça, j’ai bien entendu établi un rapport, un chouïa à charge je dois l’avouer, sur leur travail, plus que bâclé puisque n’importe quel débutant comme moi pouvait (je crois hein) faire mieux sans problème.
Un entretien fut programmé, et là, leur réponse fut magnifique. « Ces paramètres ne sont pas importants, votre référencement se base avant tout sur notre réseau de liens ».
Le pompon sur la gâteau
Le tableau n’est pas très reluisant, mais il est toujours possible de faire pire. En effet, je vous ai un peu menti pour le moment, car ce n’est pas un site e-commerce dont j’avais la charge, mais deux boutiques, aux cibles différentes, mais au catalogue identique à 80%.
Duplicate Content
Quid de ce second site ?
Il avait été créé plus d’un an après le premier. Et cette fois, par nos « spécialistes en référencement ». Mais voilà,
Il s’agit donc du même catalogue de produits à 80%, et chaque page produit contenait :
- La même référence que son homologue
- La même désignation
- La même description courte
- Les mêmes défauts (pas de Hn, pas de textes supplémentaire possible, une image avec une balise ALT identique sur chaque fiche… )
Ce constat était donc appliqué sur près de 600 pages, identiques au premier site, et très similaires entre elles de surcroit.
Les catégories étaient quasiment toutes les mêmes. Pour la home, pas mieux, la même avec des couleurs et visuels différents, mais aux Alt identiques, on revient à notre logo décrit par “logo”. Et bien évidemment une structure identique…
Sandbox
Ce qui devait arriver arriva, quelques jours à peine après que j’eus posé mes fesses à mon bureau, les deux sites se retrouvaient perdus au fin fond des résultats de recherche de notre ami Google, c’est-à-dire dans la sandbox.
Le Duplicate Content monstrueux avait enfin été pénalisé et les deux sites ont coulés.
Belle entrée en matière.
En conclusion : merci
Pour sortir de la sandbox, un travail fut effectué :
- Réécriture des désignations et descriptions des fiches de produits sur l’un des deux sites, avec quelques mots clefs au passage.
- Mise en place de Title et meta descriptions uniques sur chaque page, et optimisé..
- Une balise Alt calquée sur la désignation du produit.
- Petite optimisation de l’accueil, et autres pages de textes, avec différenciation.
- Accélération de Google Adwords et des e-mailing commerciaux pour maintenir l’activité commerciale.
Six semaines après, le premier site modifié ressortait de la sandbox, puis deux semaines après l’autre site. Évidemment, les sites sont ressortis beaucoup plus haut dans les SERPs, avec un positionnement se stabilisant quelques jours après, à une place légèrement inférieure à celui de sortie de sandbox. Mais le positionnement “final” était toujours bien au dessus de celui d’origine, avant la pénalité.
Donc merci à ces spécialistes en référencement qui m’ont permis de faire tripler le chiffre d’affaires annuel de ces deux sites e-commerce en appliquant les principes de bases du SEO. A la date d’échéance du contrat de référencement, nous avons dit bye bye à cette agence.
Bonus : il existe beaucoup de bonnes agences
Dans un premier temps, je n’avais pas écris ce paragraphe, car cela me semblait clair dans mon esprit, mais sûrement moins dans l’article. La généralité n’est pas tout a fait cela. C’est le commentaire de “Le Juge” qui m’a poussé à ce petit EDIT.
En effet, j’ai depuis rencontré plusieurs agences web, une très mauvaise, et d’autres en majorité avec qui cela se passe très bien. Un élément clef d’après moi est sans doute le conseil que l’agence apporte à son client, non seulement à l’instant du contrat, mais tout au long de la prestation, pour le sensibiliser aux bonnes pratiques qu’il devrait avoir. Et surtout, le sensibiliser au fait que malgré leur travail de “spécialiste SEO”, c’est avec ces bonnes pratiques que les performances vont arriver. Je ne cite pas d’agences, mais cela n’est que parti remise je pense ;-)
Si l’agence vous dit AMEN a tout, ça peut être un mauvais indice. Et si on vous fait payer au résultat – du genre X euros par mot-clef en première page – alors c’est souvent dangereux. Car il y a forcément des contraintes, et forcément une incertitude sur l’ampleur du résultat.
Tout cela n’est en réalité que de la théorie de l’information. Une idée d’article tiens…
Salut Régis,
Les spécialistes SEO et les experts SEO se nomment souvent eux-mêmes de cette façon parce que, précisément, ils ont peur de ne pas l’être vraiment au fond… c’est une sorte de syndrome assez bizarre ;-)
Alors autant je comprend ta frustration, autant sans voir les docs envoyés par les prestataires incriminés – c’est difficile de taper sur l’agence – jeprends pour exemple un client a moi – que je décris dans cet article – http://lemusclereferencement.com/2013/05/31/pingouin-2-ou-la-revanche-du-hobitt-sur-le-mordor/ et dans 3 articles précédents. Malheureusement si un mec etait passé apres moi et avait fait un audit du site sans avoir lu mes docs – il aurait fait le meme constat que toi (au niveau onsite). Et pourtant j’avais fait mon taf, c’est juste que le client n’a pas voulu les mettre en place mes recos.
Attention je ne dis pas que l’agence n’est pas en faute hein. Ce que je dis c’est que quelques fois le client c’est pas évident de lui faire mettre tes recos en place – meme les plus basique – parce que tu te cognes sur des résistances internes.
Tu as entièrement raison.
Pour résumer, et donc compléter :
La prestation était encore en cours, et ce depuis plus d’un an.
Presta du type “on s’occupe de tout vous inquiétez pas”
Ils ont aussi dit que ça ne servait a rien l’optimisation.
Néanmoins, ça me montre que j’ai été un peu fainéant dans l’article. Quitte a répété ce que j’ai pas mal lu ces derniers temps, j’aurai du rappeler que toutes les agences ne sont pas comme ça. Certaines prennent le temps de conseiller et même de former leurs clients aux bonnes pratiques. J’en témoigne.
Je rajouterai quelques lignes demain.
On peut dire que tu n’es pas super bien tombé. Car pour affirmer que seul le netlinking importe, il faut soit tout ignorer du référencement, soit faire preuve d’une incroyable mauvaise fois pour justifier son travail.
J’ai remarqué que le SEO bâclé est assez typique des contrats de réalisation de site où le référencement n’est qu’un “bonus” qu’on évoque rapidement pour vendre la presta mais qui derrière est bien loin des préoccupations. Après tout, on arrive déjà pas à boucler le site à temps, pourquoi s’emmerder à travailler quelque chose dont le client ignore tout ?